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14 août 2008 4 14 /08 /août /2008 17:35
Editorial

    Il est des décision qui se doivent d'être mûrement réfléchie. Celle dont la teneur est décrite ici l'a été et va bien au-delà d'une simple réflexion personnelle. Je ne nommerai pas de nom, les gens se reconnaîtrons, mais mon ressenti est la résultante d'un constat accablant de la dégradation du spectacle et du relationnel dans le milieu de la compétition, milieu qui a été le moteur de ma passion pour l'automobile.

    Tout a débuté à Francorchamps... Tout a fini à Francorchamps.

    En 1974, Luigi et ses BMW sème la zizanie au sein des teams d'usine. David contre Goliath... C'est ce déclic qui me fait tomber dans le bain de la compétition, comme si au travers de Luigi Cimarosti, je me retrouve. Grâce à un numéro spécial d'Auto-Journal, je me prends de passion à suivre l'épreuve du fin fond de mes Ardennes.

    Toujours en culotte courte, j'arrive à convaincre mes parents de me laisser aller à Francorchamps dès 1975... en stop ! Accompagné d'un Français en vadrouille de près de 15 ans mon aîné, je suis arrivé après quelques déboires à l'entrée du circuit. Nous sommes samedi, il est 23h50... Nous attendrons dix minutes, qui m'ont semblées une éternité, afin de rentrer à prix réduit de 50%. Le gong de minuit retenti et me voilà dans l'antre de l'écrin spadois. La magie de la nuit agit, je ne dors pas. Le bruit, les odeurs, le speaker qui "crache" le classement; p... que c'est bon.

    Je tombe sous le charme et je me dis tout de suite que je reviendrai l'année suivante. Chose dite, chose faite et j'y reviendrai effectivement jusqu'en 1995 sans rater une seule édition. Cette dévotion totale à cet évènement me vaudra bien des anecdotes étonnantes comme celle de demander à mon épouse d'accoucher à une autre date que celle du double tour d'horloge belge (ce qui sera fait); celle de faire une fiesta d'enfer avec le Club Jacky Ickx ou encore celle d'arriver couché dans un pick-up pour pas que la maréchaussée locale me voit après un parcours en auto-stop...

    Plus que de la passion, ce circuit est en moi ! De spectateur, je passerai de l'autre côté en y effectuant divers jobs : photographe, reporter radio, rédacteur, mécanicien, manager, panneauteur, chauffeur "shuttle"... À part dans l'organisation interne et pilote, mon plus grand rêve, j'y aurai donc traîné ma "carcasse" pendant 33 ans car si j'ai raté 96, j'y suis revenu chaque année jusqu'à cette dernière édition.

    Une édition de trop... Plus d'ambiance, plus de véritables nouveautés depuis 4 ans, le virage du GT pourtant prometteur prend de plus en plus du plomb dans l'aile. Et la tournure mondiale n'est pas du genre à me rassurer. Surtout si le plateau ne change pas.

    Une page se tourne donc pour moi et je dois bien avouer que la disparition de Paul Frère, le "père" des 24 Heures, les vraies... celles des tourismes, a fait mal. Pas plus proche que d'autre de Monsieur Frère, j'eus cependant toujours la chance et le plaisir de le voir un petit moment sur la pit lane, dans le paddock pour discuter de "son" épreuve. Il m'avait même accorder le privilège de faire la préface pour un ouvrage sur cette course.

    Je tire un trait sur tout cela. Je préfère garder mes souvenirs de fêtes foraines, de feux de barbecue, de cris et de rires de gosses, de regards émerveillés de voir les bolides de la rue avec des ronds et des numéros dedans, d'entendre encore au petit matin le borborygme du V8 des Camaro et des Rover résonner en moi., de voir van de Poele être mon "Roi du Raidillon" et dont je félicite le record de victoires à Francorchamps, de voir le pilote et team amateur vivre à fond sa passion et de réaliser des miracles lors d'une réparation. Des souvenirs, j'en ai plein la tête. Tome 1, Tome 2; je pourrais en écrire des pages.

    Je ne le ferai plus car Francorchamps, le sport auto en général et moi c'est fini.

    Je ne m'y amuse plus. Car même si j'ai tant donné à Francorchamps, d'autres évènements très récents m'ont dégoûté de la compétition. De responsable presse pédant en organisateur "ignoble", et je suis encore gentil avec mes termes, de pilotes taiseux et se plaigant du manque de retour média, de saboteurs en magouilleurs, la faune du sport ne mérite pas plus d'intérêt que cela.

    Je ne me sers pas de cet éditorial pour régler mes comptes... Je mets simplement le point final à une vie "sportive" qui m'aura apporté beaucoup de beaux moments, des montagnes de souvenirs. Je préfère en garder le meilleur et d'arrêter tant qu'il est encore temps. Voilà une semaine que l'édition 2008 est finie et je ne me suis même pas fait la rapporteur de l'évènement comme certains l'attendaient. C'est dire ! Aujourd'hui, j'ai pris le recul nécessaire. C'est sereinement que j'ai pris ma décision. Cela ne 'empêchera pas de ne pas être loin, mais à d'autres niveaux, avec d'autres personnes, avec d'autres défis.

    Francorchamps, mon Amour...

                                                                                                                    Patrick Hayot
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commentaires

E
La passion je connais mais ça je ne préfère pas en parler.<br /> <br /> J'ai vu Ayrton à 2 mètres de moi,il m'a souri souvenir inoubliable à Spa.Mais tout comme vous j'ai aussi de profondes déceptions.Pas grave je garde les meilleurs souvenirs.J'en ai tellement que j'écrirais presque un bouquin.Tant de rencontres.Ma mémoire est infaillible.Si vous saviez.Mais Ayrton ça ç'est et cela restera mon plus grand souvenir.Et quand je l'ai vu attaquer le virage sa Mac Laren hurlant en déchirant le silence de la cuvette de Francorchamps,ouf.....j'en ai encore le souvenir bien marqué.J'ai revu son tour de qualif à la RTBf quelques années plus tard.<br /> <br /> Hors je n'avais jamais vu une F1 à l'action.Quel souvenir mais quel souvenir.Ce jour-là à l'entrée du circuit,je l'ai vu au volant de sa Honda Prélude,nous nous sommes souris..Il avait une aura incroyable,quelque chose que je n'ai jamais rencontré dans aucune de mes nombreuses rencontres.Inoubliable,du charisme et quelque chose hors norme,presque Mystique.Je suis la carrière de Bruno Senna depuis peu.....
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